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Recrutement des cadres post-covid : les statistiques clés

Rédigé par L'équipe Hunteed | 15 avril 2021

La crise du covid-19 a fait beaucoup de victimes, et le marché de l’emploi et des recrutements n’y échappent pas. Le Figaro Classified, dans son étude « Données marché », publiée en novembre 2020 révèle que plus de  214.000 emplois ont été détruits à l’issue des deux vagues de confinement
Dans cet article, nous allons voir ce qu’il en est pour le recrutement des cadres en particulier.


Source : Etude Données Marché, Figaro Classified, publiée en novembre 2020

Toutefois, ce chiffre à lui seul n’évoque pas toute la réalité qui est bien plus complexe, sectorielle et régionale. Ce chiffre n’est certainement pas le seul applicable, surtout si l’on parle de recrutement des cadres. Certes, cette crise sanitaire est sans précédent, bousculant les habitudes et les relations de travail habituelles. Mais les constats de fin d’année et du début 2021, laissent tout de même place à une marge de manœuvre conséquente pour favoriser l’élan de la reprise économique et de la reprise des recrutements.

Y a-t-il une baisse des recrutements de cadres en période post-covid ?

La réponse est oui. Le coronavirus a induit un ralentissement de la vie économique (et à certaines périodes, des arrêts). Cette perte de vitesse a poussé les entreprises à revoir leurs plans à bien des égards, dont celui du recrutement des cadres. Toutefois, cette baisse n’est pas la même partout – et les statistiques le prouvent.

Une baisse au niveau des recrutements proprement dits

D’après l’étude menée par APEC (Baromètre des intentions de recrutement et de mobilité des cadres) en 2020, il y a une baisse de 30 à 40 % du recrutement des cadres.


En 2019, il y a eu 281.000 recrutements de personnel cadre, qualifié, expert et d’encadrement. Vers la fin de l’année 2020, ce chiffre est tombé entre 170.000 et 200.000. 

Par conséquent, le coronavirus a bien affecté le nombre de recrutements et d’après Le Figaro Classified, 2020 aurait dû être l’année-record de recrutement des cadres. La mondialisation, ainsi que la transition numérique et énergétique ont fait émerger un besoin d’expertise de plus en plus conséquent, et donc plus de personnel-cadre.

Toutefois, la baisse affecte surtout le processus de recrutement proprement dit. En effet, le nombre d’emplois et de postes, lui, n’a pas diminué. Les entreprises se sont, pour la plupart, contentées de repousser les recrutements. Pour preuve, le nombre d’emplois créés entre les deux confinements est reparti à la hausse rapidement, avant d’être de nouveau freiné par le deuxième confinement de novembre.


Source : Etude Données Marché, Figaro Classified, publiée en novembre 2020

Nuances par région

Lorsqu’on parle de la baisse des recrutements des cadres post-covid, il faut également noté que le choc de la crise sanitaire n’a pas affecté de la même manière les métropoles et les autres régions

La baisse des offres d’emploi s’est davantage fait ressentir en Ile-de-France (baisse de 39 %), en Occitanie (baisse de 33 %), dans le Nord-Pas-de-Calais (baisse de 32 %) et en Bretagne (baisse de 32 %). Les chiffres sont un peu moins élevés du côté des régions plus rurales avec des grands espaces.

Nuances par activités

Les statistiques clés post-covid démontrent également que la baisse de recrutement des cadres n’est pas la même pour tous les secteurs. Certains ont davantage été affectés par la crise que d’autres, en particulier les secteurs d’activité liés au tourisme, à la restauration, au textile ou à l’aéronautique. Pour ces secteurs, désormais classés dans la catégorie du commerce « non essentiel », le taux de chômage global a augmenté de 6 à 15 points. Pour les secteurs « essentiels » durant la crise, il n’a connu une augmentation que de 5 à 7 points (exemple : secteur santé, assurance, administration, aide à domicile).

Source : Sondage réalisé par OpinionWay pour Horoquartz sur le Covid et la relation au travail.

Disparité de la baisse du recrutement de cadres selon la taille de l’entreprise

Les statistiques prouvent que les petites et les grandes entreprises n’ont pas vécu de la même manière les effets du coronavirus, y compris pour le recrutement des cadres. Toujours d’après l’étude menée par Le Figaro Classified, les grandes entreprises sont celles qui ont reporté ou annulé le plus de recrutement avec la crise sanitaire (43 %), tandis que seulement 14 % des TPE et 26 % des PME l’ont fait

De plus, la baisse du recrutement n’a été que temporaire pour les grandes entreprises, car elles se sont adaptées au nouveau contexte engendré par le coronavirus. 54% des ETI et grandes entreprises ont recruté au moins un cadre depuis le confinement, contre 9% des entreprises en général. Pour les grandes entreprises, 2020 n’a donc pas été le théâtre d’une forte baisse du recrutement de cadres.



Source : Etude Données Marché, Figaro Classified, novembre 2020

Différence entre cadres et cadres-dirigeant

Le terme « cadre » couvre :

  • le poste de celui qui a une équipe à encadrer,
  • le poste d’un dirigeant d’entreprise,
  • le poste d’expert qui n’a pas forcément d’équipe à son actif, mais dont le rôle au sein de l’entreprise est clé pour le développement de celle-ci

Dans la pratique, les postes de dirigeant n’ont pas du tout été affectés. En effet, le sondage réalisé par Opinion Way montre que ces cadres-dirigeants ont servi de repère au reste du personnel (71 %) et que la communication qu’ils ont générée, a contribué à améliorer la qualité des relations de travail durant cette période particulièrement stressante (71 à 75 %).

De même, les postes techniques directement liés aux changements nés du covid n’ont enregistré aucune baisse. Durant le 4ème trimestre 2020, il y a eu des recrutements de 12.000 cadres commerciaux, 9.000 cadres IT et 8.000 cadres dans la recherche et le développement (source : étude faite par Le Figaro). 

Finalement, la baisse du recrutement des cadres semble toucher surtout que les postes de cadres intermédiaires dont la responsabilité est moins essentielle (salaire annuel de 35.000 à 70.000 euros).