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Télétravail : une norme même pour les cadres dirigeants ?

 

La majorité des télétravailleurs au sein d’une entreprise sont des cadres supérieurs. Plus exactement, 66 % des personnes autorisées à télétravailler sont des dirigeants. C’est ce que démontre une étude de Jean-Luc Metzger et d’Olivier Cléach portant sur le télétravail auprès des cadres.

Le télétravail pour les cadres dirigeants est donc une réalité. Mais cette forme de travail à distance est-elle devenue une norme à laquelle tout le monde adhère ? La réponse ne saurait être impérative. En effet, si la pratique se généralise, elle n’est pas faite pour tout le monde, ni pour toutes les tâches. D’après Martine Bordonné, Directeur de Projet chez Orange France « Le télétravail ça ne s’improvise pas. Il faut une équipe projet. ». Chez les cadres dirigeants aussi, sa normalisation est relative.

Le télétravail : une norme pour le cadre et pour l’entreprise

A en juger par la globalité des chiffres, le télétravail est une norme pour les cadres dirigeants. Ils le veulent et les entreprises les encouragent à télétravailler. En effet, selon Bpifrance Le Lab, près de 3/4 des cadres français font du télétravail 2 jours par semaine. Ils travaillent en mode « hybride ». Plus de 80 % d’entre eux veulent d’ailleurs maintenir ce rythme et cette façon de travailler.

Le passage forcé au travail à distance durant la crise sanitaire a donc permis à tout le monde d’expérimenter les rudiments du remote work. Aujourd’hui, personne ne veut s’en défaire.

La conviction du télétravail chez le cadre

Pour les employés, c’est désormais un mode de vie qui permet l’équilibre de la vie professionnelle face à la vie privée. Selon une étude de SDWorx, c’est l’avis de 80 % des Français. Le télétravail rime aussi avec qualité de vie au travail, grâce à la possibilité de changer de cadre de vie. Pôle emploi estime que 80 % des salariés perçoivent le télétravail comme un moyen d’améliorer leur bien-être.

Pour les cadres, c’est surtout une manière d’être plus efficace et plus productif dans leur travail. D’après la même étude de Jean-Luc Metzger et d’Olivier Cléach, 48 % des cadres télétravaillent pour terminer des dossiers en cours ; 23 % le font pour continuer à gérer des dossiers sensibles ou pour gérer une surcharge de travail ; 15 % pour gérer une équipe géographiquement éparpillée. D’ailleurs, ils apprécient même l’économie du temps de transport réalisée grâce au travail à domicile. Selon une étude de Cadreemploi, 58 % voient dans le travail à distance un moyen d’être plus concentré, avec moins de sollicitations et de perturbations qu’un travail sur site.

Les raisons sont propres à chaque cadre – toujours est-il que le télétravail est devenu la norme.

La standardisation du télétravail en entreprise 

Les entreprises employeurs ont aussi normalisé le télétravail pour les cadres. Toujours d’après Bpifrance Le Lab, un peu moins de la moitié des entreprises autorisent le télétravail pour les cadres. Peu en font leur « argument de vente » dans le cadre d’un recrutement. D’après l’APEC, seulement 22 % d’entre elles estiment que ne pas proposer la possibilité de télétravailler constitue un frein au recrutement. Toutefois, 57 % abordent cette possibilité au moment des entretiens et sont, de ce fait, conscient du poids de cet argument dans le recrutement d’un talent.

Les entreprises ont également normalisé le télétravail des cadres dirigeants, parce que 52 % estiment que la productivité reste inchangée, voire dépasse de 7 % la productivité sur site.

Enfin, le télétravail est devenu une pratique standard au niveau des entreprises grâce à l’économie de coût qu’il permet, plus précisément 13.566 euros par poste de travail, d’après l’ARSEG. C’est évidemment sans compter les nouveaux frais engendrés par le travail à distance, mais un montant suffisamment important pour généraliser l’expérience.

Le personae du cadre dirigeant télétravailleur en France

 

La bonne question à se poser est : le télétravail est-il devenu une norme pour tous les cadres dirigeants ? La réponse est non. La standardisation du télétravail chez les cadres supérieurs demeure relative. L’étude de Jean-Luc Metzger et d’Olivier Cléach fait même ressortir le cadre-dirigeant télétravailleur-type, en comparaison aux autres cadres, qui maintiennent un certain attachement au travail en présentiel.

Pour reprendre les résultats de cette étude, le télétravail est une norme pour le cadre, homme d’une quarantaine d’années, avec plus de 15 ans d’ancienneté. Il est marié et a une famille à sa charge. C’est un expert dans un domaine technique donné et il est particulièrement à l’aise avec l’utilisation des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Il travaille le plus souvent dans une grande entreprise. Il en ressort plusieurs conditions de la normalisation du télétravail chez les cadres dirigeants.

 

Un homme

Selon une enquête de l’Institut Paris Région en 2022, les femmes-cadres télétravaillent davantage que les hommes. Pourtant, la pratique est loin d’être normalisée ; et pour cause, l'Institut national d'études démographiques (INED) montre que la femme s’adapte plus difficilement au télétravail :

  • elle n’a pas d’espaces spécifiques dédiés au télétravail (25% pour elle, contre 39 % pour lui) ;
  • elle se fait plus souvent interrompre qu’un homme (48 % pour elle, contre 37 % pour lui) ;
  • elle doit avoir davantage de temps pour les tâches domestiques que l’homme (37 % de son temps pour elle, contre 20 % pour lui).

Un cadre expérimenté et familialement stable

D’abord, ce cadre est suffisamment expérimenté et a une famille sur laquelle s’appuyer. L’entreprise lui accorde sa confiance et il a aussi suffisamment confiance en lui pour travailler à domicile. Si les générations Y et Z sont celles qui exigent le plus la possibilité de travailler en distanciel, au rang de dirigeant, ceux de la génération X sont ceux qui se voient accorder ce bénéfice. Le télétravail chez les jeunes cadres n’est pas encore une pratique standard. Ils n’ont personne sur qui s’appuyer et risque de se perdre dans la recherche de l’équilibre vie privée, vie professionnelle. D’ailleurs, d’après la Chaire Workplace Management de l'ESSEC Business School, 79 % de la génération Z et 64 % des Y ont voulu retourner au bureau après le confinement, contre un peu plus de 50 % seulement chez ceux de la génération X.

Un dirigeant ou un expert technique

Ensuite, la normalisation du télétravail se retrouve chez le dirigeant ou l’expert technique, plutôt que manager ou cadres intermédiaires. Il s’agit, le plus souvent, d’un PDG, d’un directeur financier, d’un ingénieur informatique, d’un spécialiste en communication ou d’un expert juridique. Ce sont des « cadres exécutifs autonomes ».

A côté, le télétravail est moins fréquent et moins présent chez le cadre-manager et le cadre intermédiaire. Selon l’étude de Bpifrance Le Lab, le maintien de l’esprit d’équipe et des liens collectifs est la priorité pour 45% d’entre eux, soit près de la moitié. D’ailleurs, Cléach et Metzger ont déjà établi en 2002 que « les managers pratiquant le télétravail se heurtent souvent à une réticence de leurs subordonnés et de leurs supérieurs ». Ils doivent être présents sur le terrain, pour la coordination et le contrôle effectif. Ce n’est pas dire que ce type de cadres ne télétravaille pas du tout. C’est dire que dans leurs cas, le travail à distance est davantage l’exception que la règle. 

Un cadre dirigeant à l’aise avec la technologie

D’après l’APEC, le télétravail n’est pas une question de génération. Tous y aspirent à peu près à la même proportion. Par contre, les « digitales natives » sont ceux qui veulent accorder une importance plus ou moins grande au travail à distance (Etude Citrix System en 2021). En effet, l’aisance avec les outils collaboratifs et la technologie est une condition sine qua non de la performance en télétravail. La normalisation du télétravail chez le cadre dirigeant ne concerne donc que cette portion de cadres maîtrisant ces outils.

Un cadre d’une grande entreprise

Enfin, la normalisation du télétravail auprès des cadres dirigeants concerne davantage les grandes entreprises, que les PME. L’INSEE fait état de 9 % de télétravailleurs chez les PME, contre plus de 30 % auprès des grandes entreprises. En effet, la logistique du télétravail est plus accessible aux grandes entreprises, qui mutualisent les différents nouveaux coûts liés à ce mode de travail. Cependant, le chiffre chez les PME connaît une hausse progressive.

 

La pratique du télétravail se généralise. Mais avant de pouvoir parler de « norme », il faut des cadres dirigeants aptes à travailler et à exceller à distance. Le processus passe souvent par un recrutement à distance qui doit être tout aussi réussi, donc des recruteurs-télétravailleurs performants. C’est justement la spécificité de Hunteed, plateforme de recrutement en ligne.


Jean-Ghislain de Sayve

ParJean-Ghislain de Sayve

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