Recruter, Consultant en recrutement, Conseils d'expert

Recruter à quel rythme : lièvre ou tortue ?

Recruter, c’est comme prendre part à une rencontre sportive au sommet. Doser entre endurance et rapidité d’exécution est l’un des secrets des dieux (du stade). Avant l’entrée en piste, des préparatifs s’imposent. Le premier : formaliser son besoin et ses attentes. « Co-construire la feuille de route entre RH et opérationnel est décisif. Et ce set n’est pas gagné d’avance » illustre Olivier Rozec. Il faut prendre l’habitude de fourbir sa stratégie de concert avant de partir bille en tête. Imaginer sauter ce passage obligé est la garantie d’une sortie de route.

Deuxième étape : s’assurer que la perle recherchée ne se trouve pas déjà sous ses yeux. « Cela peut sembler une évidence, et pourtant. Le scan des forces en présence doit reposer sur le même cahier des charges qu’un recrutement externe. Sans quoi repérer le profil mûr pour une mobilité interne est mission impossible » poursuit-il. « Cette revue des troupes est aussi l’occasion d’élargir les critères initialement annoncés. Ce qui s’avérera un gage de réussite pour un recrutement externe. »

Recruter comme on court un relais

Quand le consultant en recrutement entre sur le terrain, c’est une course de relais qui s’engage, avec un esprit d’équipe qui va au-delà du périmètre de l’entreprise. Car de l’opérationnel au RH, du RH au consultant en recrutement, et de ce dernier au candidat… c’est en jeu du téléphone arabe que peut se transformer l’exercice. Bref, avant l’ouverture de la compétition, ce n’est pas le gain de temps qui compte, c’est la qualité de l’échauffement. Pour faire rêver les futurs joueurs, l’entreprise doit être identifiée par les candidats comme l’équipe qui caracole en tête de tableau.

Opter pour le parcours de santé

Une société rodée à l’exercice du recrutement montre qu’elle ne l’appréhende pas comme une course d’obstacles, mais tel un parcours de santé. Les hésitations entre marche avant et marche arrière n’annoncent rien de concluant en la matière. À l’heure de choisir à quel candidat faire la passe, c’est là que le rôle de coach du consultant en recrutement s’affirme. Sa mission : faire prendre conscience au candidat approché de ses points forts, mais aussi de ses limites.

Ou plus précisément des épreuves pour lequel il n’a pas ni la condition physique ni le mental. Inutile de faire entrer dans le jeu une personne qui ne trouvera pas sa place dans l’équipe. Côté entreprise, le challenge ne peut se borner à voler à l’équipe adverse ses meilleurs poulains. Pour trouver le bon compétiteur, il faut parfois savoir s’ouvrir aux performeurs d’une autre discipline. Les médaillés d’hier ne sont pas toujours les vainqueurs de demain.

Engager un échange de balle

L’échange de balle ne doit ensuite pas s’éterniser sous peine d’engendrer démotivation et inertie. Et c’est là que l’esprit du sprint se fait jour. « Concrètement, en quelques semaines, un panel de candidats peut être proposé à l’entreprise qui recrute » enchaîne Oliviez Rozec. « Plus que la durée, c’est le rythme des rencontres qui compte. Et si un entretien ou deux, assis de part et d’autre d’une table est inévitable, en abuser est préjudiciable. »

« Visiter ensemble les locaux, initier des échanges avec l’équipe dans des lieux plus informels, consacrer du temps à des discussions très opérationnelles avec ses futurs alter ego… transforme l’art de recruter. » Une dose de créativité pour recruter est la bienvenue. L’objectif ? Évaluer la curiosité, l’envie d’interagir ou encore l’aisance relationnelle dans le contexte de travail proposé.

Conclure le tie-break

Quand les présentations sont faites, repousser l’heure du choix est une fausse solution. Ce n’est pas en l’inspectant de plus près qu’un joueur de seconde division monte en première. Freiner des deux pieds est préférable à une prise de décision qui serpente. Le déclic de part et d’autre doit avoir quelque chose d’évident. Quand la phase de poules s’éternise, les équipes s’épuisent plus rapidement. Et ceux qui sont allés à la rencontre du candidat piaffent de connaître le dénouement de l’histoire. Un tie-break est palpitant, à condition que l’issue soit proche.

La recette pour un recrutement qui tient en haleine : une stratégie concertée, un mental de gagnant, un esprit d’équipe et une bonne dose de technicité… Réactivité, sens du collectif et respect de l’autre font basculer la partie. Un mode d’emploi qui finalement sied aux entreprises bien dans leurs baskets.

 

 Crédit photo : Pexels
Olivier Rozec

Merci àOlivier Rozec

Avec 10 années d’expérience en recrutement en France, Irlande et Canada, Olivier apporte son expertise aux entreprises à la recherche de profils bilingues, trilingues… voire plus. Il a créé en 2013 le cabinet de recrutement international Neoconnection spécialisé sur les profils multilingues. Il assure des missions de placement cadres et non-cadres, en France et en Europe pour des start-up, PME et grands groupes.