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Au secours : recherche candidates désespérément

 

Les chiffres sur l’équilibre hommes/femmes dans les métiers du numérique sont sans appel. 20 % des professionnels du secteur technologique sont des professionnelles. Impossible de bousculer cet état des lieux en un claquement de doigts. Mais quand 88 % des entreprises de l’informatique recrutent, l’urgence est de se retrousser les manches pour sourcer tous les talents. Déroutant constat. D’un côté les inégalités de salaire femmes/hommes sont sous les feux de l’actualité depuis l’opération #7novembre16h34, ici mise en exergue par le journal Le Monde. De l’autre les opérations séduction auprès des candidates battent leur plein dans le secteur numérique.

 

Candidates : l’entreprise IT Lenovo mise sur la vidéo

Les femmes parlent aux femmes chez Lenovo, fabricant mondial d’ordinateurs, téléphones et serveurs informatiques. Depuis octobre 2016, des collaboratrices présentent leur fonction et leur attrait pour le secteur technologique dans des vidéos de minutes. Élisabeth Moreno, Sales Director Global Accounts France prend par exemple la parole sur les challenges que doivent relever les femmes dans le monde professionnel. L’objectif pour Lenovo : atteindre 50 % de femmes dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique quelles que soient les fonctions, détaille le magazine Cominmag.  Sur Twitter, plusieurs hashtags font également la promotion de la démarche de Lenovo: #womenatlenovo ou #lenovowomen. Le hashtag #womenintech, qui souligne la place des femmes dans le secteur technologique, ancre également la campagne dans un cadre plus global.

 

Tapis rouge pour les femmes au Websummit de Lisbonne

À Dublin en 2015, 20 % des visiteurs du Web Summit étaient des femmes. En 2016 à Lisbonne, sur les 53 000 professionnels, la part féminine est de 42 %, affiche fièrement Paddy Cosgrave, le directeur du Web Summit dans une dépêche AFP reprise par le magazine Bilan. Pour réaliser cet exploit, qui ne devrait pas en être un, la grand-messe européenne consacrée aux nouvelles technologies a mis le paquet : des billets (d’une valeur de 300 euros) ont permis à 5000 professionnelles de rejoindre l’événement. Côté speakers par contre, point de révolution à l’horizon. Sur les 663 invités, une centaine de femmes seulement sont conviées à prendre le micro. Un « Women in tech lounge », c’est bien pour activer ses réseaux au féminin, mais encore insuffisant pour bouleverser la donne.

 

 

Études gratuites pour les ingénieures (avec un “e”)

Chaque année depuis 3 ans, 10 étudiantes se voient offrir leurs études d’ingénieure par 10 grandes écoles parties prenantes du prix Excellencia présenté dans InfoDSI. À la manœuvre derrière cette initiative, la commission « Femmes du numérique » du syndicat professionnel Syntec Numérique et l’association Pasc@line qui a comme base line « Osez le numérique ». Et la récompense est loin d’être symbolique pour la candidates en compétition. Pour Amélie Xabier, lauréate 2016 rencontrée par Mickaël Richard pour un article paru dans Ouest France, ce sont 40 000 euros d’économie réalisée. Soit le coût de 5 années d’études à l’Esiea, école d’ingénieurs du monde numérique.

 

Les femmes à l’assaut des langages HTML, CSS, PHP, Ruby & JavaScript

Former des personnes sans le bac et déscolarisées au métier de développeur, cela fait 6 ans que la Web@cadémie fait le job avec succès. 12 mois dans l’école d’ingénieur Epitech et 12 mois en contrat de professionnalisation en entreprise. À l’arrivée : 95 % des élèves certifiés sont actuellement en poste. Pas mal, mais jusque-là, on comptait seulement 10 % de femmes chaque année, souligne Pauline Pellissier dans un article du magazine Grazia.

Alors en novembre 2016, une nouvelle promo baptisée « Ambition féminine » a fait sa rentrée, avec 19 femmes et 4 hommes. En guise d’épreuves de sélection pour les candidats et les candidates : créer un site web de quatre pages grâce à des ressources disponibles en ligne, puis une phase “Piscine”, soit trois semaines d’immersion et de mise à niveau intensive sur les bases de la programmation. Ces sessions de 8 h à 23 h, 7 jours sur 7, éprouvent la motivation et la résistance des postulants. C’est sous le hashtag #yeswegirl que Twitter se fait le relais du projet.

 

À regarder de près également en pied de l’article de Grazia, d’autres initiatives conjuguant le numérique au féminin comme Women on Rail. Ce groupe Meet-up à majorité féminine, mais pas que, a le langage Ruby dans la peau. Ou encore l’événement Digigirlz, organisé par Microsoft et l’association Zup de Co, en mars 2016 pour 300 collégiennes. Ici un aperçu en vidéo sur Youtube.

Et vous ? Pro active, ou pro actif, sur le sujet du recrutement des candidates sur des plateformes digitales. Ou bien êtes-vous en mode maturation sur la question ? On en parle ensemble ?

 

Consultez tous les articles cités :

Cominmag – 6 octobre 2016 – « Lenovo lance women at Lenovo ».

Bilan – 10 novembre 2016 –  « Au Web Summit, les femmes tentent de se faire une place dans le numérique »

Info DSI – 27 octobre 2016 – « Première édition du Day Click »

Ouest France – 14 novembre 2016 – Mickaël Pichard – « Amélie Xavier a gagné ses études à l’Esiea »

Grazia – 8 novembre 2016 – Pauline Pellissier – « Reconversion : une formation gratuite apprend aux jeunes femmes sans diplôme à coder »

 

En chiffres

  • 88 % des entreprises du secteur informatique vont recruter en France en 2017.
  • 20 % des professionnels du secteur technologique en France sont des femmes et 9 % des start-up françaises sont dirigées par des femmes.
  • Les formations supérieures du numérique accueillent 20 % de filles alors qu’elles sont 45 % à décrocher le bac S.
  • A l’échelle de l’économie mondiale, les entreprises disposant de plus de 25 % de cadres féminins affichent une performance supérieure de 47 %.
Sources : Etude Apec /IT Profil, Étude « La performance économique et sociale des start-ups numérique » réalisée en France par le cabinet EY, 2015 en partenariat avec l’association France Digital), Syntec Numérique/Pasc@line, Rapport 2015 « Women Matter » de McKinsey et rapport complet « Power of Parity » de McKinsey).