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Entretien : les 10 questions (vraiment) interdites

Rédigé par L'équipe Hunteed | 11 juillet 2016

Le Code du travail pose comme grand principe que les seuls critères qui tendent à évaluer la capacité du candidat à occuper l’emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles peuvent être pris en compte. Ce principe qui dicte un cadre à l’entretien a encore été rappelé par une jurisprudence de 2015 (1). Si les articles de loi sont très clairs, nombre de recruteurs discriminent sans même le savoir. Vous en doutez ? On en reparle à la fin de cette liste de questions interdites.

1 – Quel âge ont vos enfants ?

Perdu ! Quasiment tout ce qui touche à l’État civil relève de la vie privée. En entretien, seules les informations telles que le nom, le prénom, l’adresse, la date et le lieu de naissance peuvent être demandées. La CNIL pose également comme obligation de ne poser aucune question relative à son logement (propriétaire ou locataire) et à son entourage familial. Ni même à la situation financière (vous êtes au chômage ?), à la domiciliation bancaire ou à des emprunts souscrits.

On zappe aussi : « Vous êtes célibataire ? », « Votre femme/mari travaille ? », « Qui garde les enfants le mercredi ? », « Vous avez des frères et sœurs », « Quelle est la profession de vos parents ? » ou « Vous êtes propriétaire de votre logement ? ». Et, mais faut-il encore le préciser, toute question ayant trait à l’orientation sexuelle sont bannies (1).

2 – Vous venez de Bretagne ? Du sud de la France ? D’Afrique du Nord ?

Quelle que soit la consonance d’un prénom ou d’un nom que l’on peut avoir à cœur, même sans arrière-pensée, d’associer à une origine, on s’en abstient lors de l’entretien. Toutes les questions liées à la nationalité sont à écarter. La CNIL interdit strictement la collecte d’informations liées à la date d’entrée en France, la date de naturalisation, les modalités d’acquisition de la nationalité française ou la nationalité d’origine (2).

3 – Vous venez de vous marier, ha, et vous voulez des enfants ?

Une évidence à rappeler, toutes les questions liées à l’état de santé, et par conséquent à la grossesse, sont à bannir. Aucun test génétique ou de dépistage systémique ne peut faire partie du processus de recrutement, à l’exception de certaines professions par exemple la gendarmerie qui peut pratiquer des tests d’aptitude physique, morale et psychique pour des raisons évidentes de sécurité. Des éléments liés à l’état de santé peuvent par contre être légitimés par des activités particulières incluant des travaux pénibles, ou encore dans le milieu médical. Pour le secteur de la mode, la question « quelles sont vos mensurations ? » ne se justifie pas non plus (3).

4 – Vous travaillez le vendredi ?

Cette question, faussement anodine posée en entretien, peut passer pour une invitation à sonder sur ses pratiques religieuses. Aucune information à ce sujet ne peut être posée, quand bien même le candidat porte un signe religieux (4).

5 – Que pensez-vous de la loi Travail ? Ou du projet d’aéroport Notre Dame des Landes ?

Tout ce qui a trait aux convictions politiques n’a pas lieu d’être abordé lors de l’entretien, y compris à travers des échanges sur l’actualité.

6 – Vous avez des activités syndicales ou associatives ?

Les activités syndicales sont également un sujet qui relève de vie privée. Il en est de même, et cela peut davantage surprendre, sur ses activités de loisirs, même si elles sont mentionnées sur le CV, car elles sont directement liées à la vie privée du candidat (5).

À zapper : « Vous faites quoi de vos week-ends ? », « Vous faites du sport ? » ou « Quel est votre auteur préféré ? ».